L’ouverture de la gare de Mirabel le 4 janvier dernier m’a fait penser que souvent, dans les planifications stratégiques et plans d’actions des concertations locales, régionales et nationales, il y a un axe d’intervention concernant le transport. Notamment, pour la Table de concertation communautaire mirabelloise, ce champ d’intervention fait partie de nos conversations depuis quelques années déjà. Mais en quoi cet enjeu a un rôle à jouer au sein du développement social?
Tout d’abord, clarifions la notion de transport. Dans le contexte du développement social et communautaire, nous parlons plutôt de mobilité, qui est un concept différent de celui du transport, car elle désigne l’accessibilité des lieux de destination et à la capacité des individus à s’y rendre. Tandis que le transport réfère à la notion de distance et de temps pour arriver à destination.
De plus en plus d’experts parlent de favoriser la mobilité durable. Même que le gouvernement du Québec a adopté en 2018 sa Politique de mobilité durable -2030. La mobilité durable incorpore les trois piliers du développement durable (économie, environnement et social) à la notion de l’accessibilité des lieux. Ça implique donc un changement de paradigme en transports : les notions d’environnement, d’accessibilité et de la capacité des citoyens à s’y rendre doivent primer sur celle de fluidité des déplacements automobiles. Par exemple, dans une politique de mobilité durable, on prend en compte la capacité financière des ménages pour se transporter, la réduction des GES et l’accès équitable aux emplois et aux activités.
Afin de travailler sur la mobilité durable d’une communauté, il faut concerter les acteurs de ces trois piliers (économie, environnement et social) du développement durable autour de la table.
La mobilité est donc un enjeu important du développement social et constitue un élément majeur de l’occupation du territoire. En milieu rural comme en ville, elle favorise l’insertion sociale, scolaire et professionnelle. Elle agit donc positivement sur les déterminants de la santé (participation sociale, travail, éducation, accès aux services de santé, etc.) et la mobilité améliore la rétention des jeunes dans les territoires et en région tout en permettant aux aînés de rester dans leurs communautés.
Anick Lorrain