Ce mois-ci, je vous parle d’isolement professionnel. Qui ne s’est pas senti isolé ces derniers mois? La situation de la pandémie a exacerbé tous les problèmes de santé mentale, de celui qui en vivait un peu mais arrivait à gérer, à la personne pour qui tout a explosé dans sa tête.
Pour se protéger, nos réflexes sont soit la lutte, soit la fuite (Fight or Flight). Que ce soit dans le règne animal ou celui de l’humain, ce concept est à la base du comportement en réponse à un stimuli. Pour les besoins du sujet de cet article, l’isolement professionnel est la réponse de l’humain à divers stimulus, tels que la structure bureaucratique, la charge de travail, l’éloignement géographique et physique. Ça peut même être en réponse à la peur du jugement (Je ne fais pas bien mon travail) ou le manque d’habiletés sociales. Donc, un professionnel en réponse à un ou plusieurs de ces stimulus, va souvent s’isoler.
Cela peut aussi se traduire par l’isolement d’un organisme au complet, pas juste des professionnels qui y travaillent, par exemple cesser les diverses coopérations avec ses partenaires, ne plus assister aux rencontres de concertation, arrêter le développement de l’organisme ou toujours refuser de participer à des projets qui sont en lien avec la mission. L’isolement d’un organisme vient souvent du fait la gouvernance de l’organisme (direction/membres du conseil d’administration) adopte les comportements de fuite.
Mais l‘isolement professionnel constitue un sentiment négatif résultant de déficiences sur le plan des réseaux relationnels au travail. Il peut avoir des effets très négatifs sur la santé des individus et des organisations. En effet, il peut nuire au développement professionnel et à la performance au travail, tout comme il peut engendrer une résistance au changement. Il peut également amener l’insatisfaction personnelle, le stress et même l’épuisement professionnel (Thibodeau, S., Dussault, M. & Deaudelin, C. (1997)).
Je vous propose donc trois pistes de réflexions comme amorce de solutions, afin d’éviter l’isolement professionnel. Elles s’appliquent tant en réflexion individuelle qu’en équipe, au sein d’un organisme.
- En premier lieu, reconnaître que nous nous isolons. Est-ce que je note une augmentation de mon stress? Une diminution de mon engagement, de ma motivation? L’esprit d’équipe se dégrade au sein de l’organisme? Je coupe les contacts avec mes partenaires, j’ignore de plus en plus les besoins de ma clientèle, je me ferme au développement personnel et professionnel?Â
- Ensuite, initier avec des collègues ou des partenaires, un échange sur la communication et les risques d’isolement professionnel. Vous pouvez en profiter pour entamer une réflexion de groupe sur la communication et le travail au quotidien : quels canaux privilégier ? Est-ce que tous les partenaires, collègues, employés ont accès aux informations dont ils ont besoin pour poursuivre les collaborations ? Est-ce que l’organisation des horaires de travail, de l’environnement de travail, le télétravail facilitent et encouragent les partenariats, le travail d’équipe, l’émergence de nouveaux projets? Suis-je ouvertement à l’écoute des réels besoins de me clientèle et je veux y répondre adéquatement?Â
- Enfin et le plus important, prenez le temps de prendre soin de vous. Maintenez de saines habitudes vie (sommeil, alimentation équilibrée, activités physiques), établissez et gardez une routine quotidienne et entourez-vous de gens positifs et qui vous font du bien. Â
Anick Lorrain, directrice