LA MPC : un minimum pour vivre

Partagez cette publication

Vous avez certainement vu circuler sur les réseaux sociaux les revendications du Collectif sans pauvreté le 1er avril dernier. Entre autres, le Collectif demande au gouvernement de considérer la Mesure du panier de consommation (MPC) comme le minimum de base pour tout le monde. Faisons un petit survol ensemble de ce que ça veut dire et ce que ça implique.

La Mesure du panier de consommation (MPC) est fondée sur le coût d’un panier de biens et de services précis correspondant à un niveau de vie de base modeste. Le panier comprend la nourriture, les vêtements, le transport, le logement et d’autres dépenses pour une famille de référence. Ces coûts sont comparés au revenu disponible des famille pour déterminer si elles vivent ou non sous le seuil de la pauvreté (gouvernement du Canada).

À Mirabel, la MPC en 2018 était de 19 114$ pour une personne seule (38 228$ pour une famille de quatre personnes). Une personne sur l’aide sociale, toujours en 2018, a un revenu de 9 041$, si elle a des contraintes sévères à l’emploi, 13 685$ annuellement. Une personne âgée reçoit 19 712$ par année. Une personne qui travaille au salaire minimum en 2018 gagne un salaire net de 20 556$ par année.

À noter que, depuis le printemps 2019, la MPC est considérée comme le seuil de pauvreté officiel par le gouvernement fédéral. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté dénonce cette décision, car la simple couverture des besoins essentiels est insuffisante pour sortir de la pauvreté. La MPC ne représente qu’un minimum. En effet, en septembre 2020, au terme d’un vaste processus de consultation, Statistique Canada a officialisé la révision complète des seuils de la MPC (base de 2018). Par exemple, pour 2018, le montant nécessaire à la couverture des besoins de base à Montréal est passé de 17 820 $ à 20 080 $ pour une personne seule et de 35 640 $ à 40 160 $ pour une famille de quatre personnes. L’augmentation s’explique en bonne partie par une nouvelle façon d’évaluer les coûts liés au logement (https://www.pauvrete.qc.ca/mpc-revisee-campagne/).

J’aimerais terminer avec le mythe que nous entendons souvent, soit : À Mirabel, la pauvreté n’existe pas (ou très peu). Mirabel apparaît souvent comme une MRC riche et dynamique avec des secteurs ruraux, urbains et industriels en pleine expansion.  Cependant, Mirabel compte parmi ces citoyens une part non négligeable de sa population qui est en situation de pauvreté et de vulnérabilité : quelque 9230 personnes vivent sous la MPC, soit 23% de la population (pour ne nommer que ceux-là, il y a de multiples facettes à la vulnérabilité). De plus, la population de Mirabel augmente de façon exponentielle à chaque année, ce qui augmente la pression sur le nombre de services qui doit suivre avec cette croissance démographique.

En conclusion, pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, les communautés doivent agir au bon moment et de façon soutenue dès l’apparition des facteurs de risque. Elles doivent mettre en place de conditions favorisant le développement des individus et des collectivités, que ce soit pour avoir du logement abordable, augmenter l’accessibilité physique et financière à des aliments sains et soutenir la réussite éducative. Et ça commence par donner aux citoyens le minimum de revenu afin, pas seulement couvrir ses besoins de base, mais aussi se sortir de la pauvreté.

Anick Lorrain

À découvrir

Uncategorized

Choisir les lieux de concertation et la délégation

À télécharger: Outil évaluation représentation CDCM Vous êtes à la direction d’un organisme communautaire. De nombreuses invitations de tables de concertation vous sont acheminées. Vous savez que les rencontres de concertation